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samedi 21 avril 2012

de l 'argent jeté par les fenêtres 21/04/2012

                          LE CINÉMA MUNICIPAL
est devenu au fil de sa restructuration et des discussions qu'il suscite,
un théâtre de boulevard...subventionné!!!


La troupe d'acteurs qui s'y produit se confond avec l'équipe du conseil municipal.
Dans une pièce qui se joue depuis quatre années avec de moins en moins de spectateurs, les portes claquent, les désabusés brillent par leur absence dans les débats et les élus trompés n'acceptent plus de partager la mauvaise réputation de cette municipalité.
La promesse contenue dans le programme "Autrement" de M Blanc était claire et sans appel sur le cinéma.

"Le cinéma sera rouvert et exploité rapidement puis remis dans sa configuration initiale, c'est à dire en théâtre municipal afin d'affirmer sa vocation multiculturelle".

Cette restructuration représentait peu de chose dans le programme "Autrement" et son coût s'établissait autour de 750 000 €.... On connaît la suite!!!
La réalisation est magnifique, personne ne le conteste mais sa gestion...
Ah! sa gestion, c'est comme avec Louis de Funès..." La folie des grandeurs" .
Rien n'est trop beau et surtout disproportionné pour une salle communale de 167 places.
Les élus à la recherche d'une bonne utilisation des deniers publics sont à chaque fois mis sur la touche.
Ils votent, ils revotent, ils se perdent dans les votes et ils plient devant les ultimatums menaçants du maire.
Ces mêmes élus n'ont toujours pas compris comment 15 000 spectateurs pouvaient générer 162 000 € de recette.
Le maire n'a fourni aucune explication sur la véracité de ces chiffres mais comme d'habitude il a promis de se pencher sur ce mystère!!!
Au cours de ce mois d'avril avec les vacances des trois zones scolaires, son temps frais et sa pluviosité importante, le cinéma ne semble pas, malgré les 70 séances prévues, avoir rencontré une affluence remarquable.
On allait voir, après la restructuration du cinéma "Arletty", la commune devenir le centre de gravité culturel du triangle formé par les villes de Guingamp, Paimpol et Saint Brieuc.
Avec son petit tiers de moyenne d'occupation des fauteuils par séance et, à y regarder de plus près cela n'en prend pas le chemin , les cinémas voisins se battent pour fidéliser leur clientèle et ils ont des arguments.
Les cinémas des communes environnantes ont tous adopté eux aussi le numérique et la qualité de son idoine.
Les cinémas voisins sont aussi des entreprises privées, le souci de rentabiliser leur affaire est au centre de leur préoccupation.
Dans notre commune, le mélange des genres est alarmant, on vérifie chaque jour que la réouverture de la salle s'est faite sans une étude préalable de marché sérieuse, que sa gestion se fait au coup par coup et surtout que l'on fait appel aux amis.
La dernière escarmouche au conseil ...le choix d'un directeur entre les deux candidats retenus pour la période s'étendant jusqu'a la fin 2012, montre que les dés étaient pipés.
Le directeur en place depuis le 1er avril 2011 ne pouvait pas perdre l'attribution de ce poste au terme de cette procédure adaptée.
Il est sûr et même certain après cette mascarade que le candidat perdant ne restera pas sans réaction.
Depuis six mois, le cinéma avec ses 15 000 entrées est à même de préciser son impact et l'origine communale de ceux qui le fréquentent.
Demander sur une semaine ou deux ou plus à chaque spectateur son lieu d'habitation confirmerait ou infirmerait le bon choix d'avoir restructurer ce cinéma avec les finances locales et d'avoir oublier la dimension communautaire de cet investissement.
A Saint Quay, pour mener à bien la bonne marche d'un cinéma de 167 places, il faut un directeur-régisseur, une projectionniste, une aide intermittente pour la caisse, un distributeur de films, une comptabilité communale pour tenir le budget annexe avec l'intervention du trésorier payeur d'Etables, "le travail" de surveillance des élus avec au dessus M le maire, le chef de cette usine à gaz et sans oublier une entreprise privée pour l'entretien des lieux.
L'année 2011 a été une année exceptionnelle pour la fréquentation des salles, le succès d'audience de plusieurs films en est la raison .
Lors de la projection de "The artist" le 14 avril pour voir ce film encensé, récompensé à Cannes et à Hollywood , vingt cinq personnes ont franchi les portes du cinéma "Arletty", cela signifie qu'il y a une spécificité quinocéenne et que la population âgée de la commune restera pour longtemps un obstacle permettant d'équilibrer sa gestion pour couvrir cet investissement considérable.
Des investissements et leur gestion sont par nature du ressort des communes ( l'école communale, la voirie, l'aide sociale, le sport, les salles associatives, etc...), mais cet établissement consacré aux divertissements n'en fait pas partie.
Le "Cinéland " de Trégueux est à 25.5 km, il faut en temps normal 27 minutes pour s'y rendre et on dépense avec une voiture moyenne 4 euros de carburant .
Autour de ce multiplex, de nombreux magasins , restaurants et autres lieux de divertissement peuvent compléter une séance de cinéma.
Le propriétaire du "Cinéland" avec ses 1 600 fauteuils, est aussi propriétaire du "club des 6"avec ses 1150 places, il s'apprête dans les deux années à s'agrandir par une autre salle attenante à "Cinéland" de 600 places avec la particularité d'un super écran de 23 mètres de long.
Ce directeur sera le seul pour deux établissements réunissant bientôt plus de trois mille trois cents fauteuils, il est à la tête d'une entreprise ou chacun est à sa place, il n'a qu'un seul souci: gagner des parts de marché en innovant et rentabiliser au maximum son ensemble de salles de projection.
A Saint Quay, il y a un directeur au demeurant bien rémunéré pour une salle de 167 places dont cinq sans fauteuil réservé aux personnes en fauteuil roulant.
OUI, il fallait rouvrir le cinéma , OUI, dans une restructuration modeste et OUI, il faut remettre sa gestion à un délégataire.
Par la faute d'un aveuglement sans nom , dans la perspective d'une économie nationale difficile, les décisions prises par les élus ne manqueront pas demain de peser lourdement et pour longtemps sur les finances locales.

JOUNENT Michel

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