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jeudi 14 août 2014

14/18 au cinéma par J.M Forest 14/08/2014

"Moi mon colon, cell' que j'préfère
c'est la guerre de quatorz'-dix-huit!!!"    Georges Brassens


"Comme je traversais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs."   
Arthur Rimbaud , Le Bateau Ivre.

Comme je m'ennuyais un peu en cet été mémoriel, j'ai cru entendre dire que les mairies de notre canton nous préparaient pour les prochains mois une commémoration de la guerre dont nous sommes tous des survivants . 
Car si votre grand-père - je parle pour ma génération, celle de l'heureux baby-boom - y avait cassé sa pipe, vous ne seriez point né.
Moi qui ne suis qu'un citoyen ordinaire, sans prétentions ou ambitions, mais qui adore le cinéma, je proposerai à nos décideurs, trois films à nous projeter à Étables, à St Quay ou dans les deux communes.

Le premier que je proposerai est le plus récent : il s'agit de "Un long dimanche de fiançailles" de Jean-Pierre Jeunet.
Je n'ai jamais vu un aussi bel hommage rendu aux simples poilus, aux petites gens embarqués dans une histoire qui les dépassait et souvent les écrasait.
Je n'ai jamais entendu mon grand-père maternel, brancardier, parler de ce qu'il avait vécu.
Je n'ai jamais connu mon grand-père paternel car après avoir engendré mon père, il est mort très vite, les poumons rongés par les gaz de combat qu'il avait respirés.
Ce serait aussi l'occasion de reconnaître la lanterne du phare posé à Lézardrieux, ainsi que les Héauts de Bréhat et Plougrescant.
Le deuxième film, plus ancien s'appelle "La vie et rien d'autre", il est de Bertrand Tavernier avec le regretté Philippe Noiret et la belle Sabine Azéma.
Une guerre, ça fait des morts anonymes et des disparus, et c'est ce dont est chargé le personnage joué par Philippe Noiret, mettre un nom sur ces anonymes, retrouver les traces des disparus, compter les morts et ça en fait des morts, une guerre!
Enfin le troisième film que je proposerai, c'est bien sûr, "Les sentiers de la Gloire" de Stanley Kubrick.
Tout le génie, le talent d'un grand cinéaste est au service de l'horreur de ce que fut cette guerre de 1914-1918 où les généraux ne se rendaient pas bien compte de ce qu'ils demandaient aux soldats.
Et puis, il n'est pas interdit de lire ou relire "Le sang noir" de Louis Guilloux car on est à St Brieuc en 1917 et le dernier Goncourt "Au revoir, là haut" rend bellement hommage à Cripure, le personnage du roman de Guilloux.
Toujours à propos de cinéma, j'entends quelquefois regretter que le cinéma de St Quay se nomme l'Arletty.
Moi, j'ai envie de rappeler qu'Arletty a tourné dans les Enfants du Paradis, que la production de ce film faisait travailler anonymement des juifs et qu' Arletty n'a jamais dénoncé qui que ce soit.
Et après tout on pourrait dire de notre commune ce que disait Arletty d'elle même : son cœur est français mais son plaisir (le tourisme) est international, je crois qu' Arletty employait un mot un peu plus cru.
Enfin cette semaine dans notre cinéma à la suite de bien des divertissements comme Dragons 2, Transformers, Under the Skin, Lucy, Les gardiens de la galaxie, La planète des singes, La nuit du cinéma, deux belles œuvres :
Le conte de la princesse Kaguya  et la palme d'or de cette année : Winter Sleep. Bons Films !

FOREST Jean-Michel.

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