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vendredi 31 octobre 2014

Back in Al-jaza'ir 31/10/2014

«JE NE PEUX PAS OUBLIER LA GUERRE. 
JE LE VOUDRAIS.
Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l’entends, je la subis encore.
Et j’ai peur. Ce soir est la fin d’un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse.
On va couper les blés.
L’air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé.
Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne suis pas lavé de la guerre »
Qui dit cela ? Un de ces appelés, rappelés, ou engagés en Algérie et dont le réalisateur Emmanuel  Audrain a recueilli les témoignages, quelque quarante ans plus tard.
Un de ces hommes, un de ces paysans, au visage aujourdhui buriné par le temps.
Un de ceux convoqués par la Patrie pour maintenir lordre et pacifier dans nos anciens départements de lautre rive de la Méditerranée.
Un de ceux qui ne sont pas fiers davoir vu ce quils ont vu, ou fait, là bas, ou pire pas fait de ce quils estiment aujourdhui quils auraient dû faire.
Non ce nest pas un de ceux-là, cest Jean Giono, et ils ne parlent pas de la guerre dAlgérie mais de celle de 14-18.
Et je peux continuer le parallèle.
« Je suis sûr de navoir tué personne.
Jai fait toutes les attaques sans fusil, ou bien avec un fusil inutilisable. ( Tous les survivants de la guerre savent combien il était facile avec un peu de terre et durine de rendre un Lebel pareil à un bâton).
Je nai pas honte, mais, à bien considérer ce que je faisais, c’était une lâcheté.
Javais lair daccepter. Je navais pas le courage de dire : « Je ne pars pas à lattaque. » Je nai pas eu le courage de déserter.
 Je nai quune seule excuse : cest que j’étais jeune. Je ne suis pas un lâche.
Jai été trompé par ma jeunesse et jai été également trompé par ceux qui savaient que j’étais jeune. Ils étaient très exactement renseigné. Il savaient que javais vingt ans.
C’était inscrit sur leurs registres.
C’étaient des hommes, eux, vieillis, connaissant la vie et les roublardises, et sachant parfaitement bien ce quil faut dire aux jeunes hommes de vingt ans pour leur faire accepter la saignée »
Cest à peu près, ce que jai entendu dans le film dEmmanuel Audrain ou dans la salle après la projection.
le  réalisateur Emmanuel Audrain menant le débat d'après film .
Par contre à voir ce qui se passe aujourdhui en Afrique, au Moyen Orient, et même en Europe mais un peu plus loin à lEst et ce qui sy est passé dans cette Europe dans les dernières années du XX ème siècle en ex-Yougoslavie, je ne peux quacquiescer à cette autre citation, elle est cette fois de Pierre Schoendoerffer, un de ceux qui nous a guidés pour ce mois thématique à lArletty :
« Il y a deux vérités. Et une est horrible !
Je ne comprends pas bien, quelles vérités ?
« La Vérité des hommes vous savez bien ! Celle que nous tétons avec le lait de notre mère Celle que mon père a essayé de minculquer.
Celle de Bouddha, de votre Christ Celle quon devine, quon cherche, quon espère, quon désire La beauté ! Celle des enfants justement lamour. Lamour, cest ça la Vérité ! … »
Vous avez dit quil y en avait deux ?
« Le secret de notre nature. Secret de polichinelle !
Lhomme est un tueur. Voilà lautre vérité. Un tueur, un tueur abject. Cest la vérité. »
Les citations de Giono sont extraites de « Refus dObéissance », celle de Pierre Schoendoerffer de son avant dernier livre : 
« Là-haut, Un roi au dessus des nuages. »

FOREST Jean Michel.

Commentaire de Forest Jean Michel à l'adresse de ceux qu'ils ne veulent plus entendre parler du passé:
Soit , mais marcher vers l'avenir sans avoir appris à analyser le passé c'est comme marcher sur un fil d'équilibriste avec les yeux bandés ...
Et puis l'avenir, à y regarder d'un peu près, ce n'est pas une valeur à laquelle se fier sans réflexion ... Au fond, ne penser qu'à l'avenir, c'est se rendre incapable de lire un livre ...
Un pays d'illettrés et d'incultes, un ravissement pour les pouvoirs qui ne demandent qu'à devenir totalitaires avec l'assentiment des électeurs et électrices.
Comme ils devaient être pleins d'avenir les printemps arabes .... ! 
Et aujourd'hui, que sont-ils devenus ?

jeudi 30 octobre 2014

pour la défense d'une institution sociale quinocéenne 30/10/2014


Commentaire de Kervoelen Mariannick,ancienne élue aux affaires sociales de Saint Quay Portrieux:
J' ai lu sans modération le tract et suis catastrophée pour vous tous que cette situation n' ai pas trouvé encore de solution à la continuité de l'établissement et de vos fonctions.
Ce genre de bâtiment au cœur de la ville est  plus qu' un lieu de vie, C'est un lien intergénérationnel comme vous avez su le développer, l'animer, le promouvoir.
C'est un secours matériel et moral aux gens de la Mer.
C'est un refuge aux corps et âmes blessés par la vie.
C'est un trait d'union avec les Quinocéens.
C'est un lieu de mémoire et d'Amitié.
J'espère malgré tout qu' une stratégie sur le long terme pour tous les salariés soit trouvée. L'AGISM est vraiment une Institution Sociale, elle ne peut renier sa fonction première "LE SOCIAL" vis à vis de ses  collaborateurs qui ont œuvré dans ce sens, en les laissant au bord de la route.
De tout cœur avec vous et soutient  à votre cause.

mercredi 29 octobre 2014

silence sur toute la ligne 29/10/2014

« …. C’est vrai que des morts font sur terre un silence … » Eugène Guillevic



Cest bien contre ce silence que « Mon Colonel » film de Laurent Herbiet, adapté du livre du même nom de Francis Zamponi , a été réalisé.
Silence à propos des crimes de guerre commis, là-bas, par la France, avec la bénédiction des responsables politiques dalors, au moins jusquen 1958, et il faudra encore quatre ans pour sortir le pays du bourbier.
Silence aussi à propos des crimes du FLN, de lOAS, tout cela aujourdhui amnistié
Silence à propos de ces déracinés que sont « les pieds noirs », les harkis
Silence à propos des  traumatismes subis par des milliers de jeunes gens dune vingtaine dannées envoyés là-bas au nom du service militaire obligatoire et qui en sont revenus, pour ceux qui ont eu la chance den revenir entiers, blessés dans leur âme pour longtemps, et parfois définitivement, puisque certains se sont suicidés
Silence à propos de ce qui sest passé après lindépendance en Algérie, pays toujours en proie à de graves  convulsions internes et dont nous subissons de temps à autres quelques dégâts collatéraux  ( se référer à lactualité )
Silence ou quasi silence des livres dhistoire sur cette période
Bien sûr, un film ne peut pas tout dire, mais il a au moins le mérite d’éveiller les esprits sur un passé  assez proche et dont on aurait tort de faire comme sil navait jamais existé.
On ne peut, en effet, sans hypocrisie, glorifier la Résistance ou lhéroïsme des Poilus et faire limpasse sur les alternatives devant lesquelles certains cadres de larmée se sont retrouvés pour lutter à leur tour contre le terrorisme. 
Et la question reste dactualité.

Les trois membres de la Fnaca, présents ( Joseph GOT, président  départemental ; Michel Le Boulch, président du comité Sud Goêlo ; Marcel Ollitrault  adhérent du comité du Sud Goelo, sous-lieutenant en Algérie lors de l'Indépendance et ancien maire dEtables.) ont convenu que le film était, « dur, poignant mais correct ».
Ils ont répondu aux questions du public, elles concernaient le sort des harkis, des pieds noirs  et les traumatismes psychologiques de certains soldats après leur séjour en Algérie.
Jeudi 30 Octobre à 20h30, le documentaire dEmmanuel Audrain,  « Retour en Algérie », projeté en présence du réalisateur, abordera ce dernier thème.

FOREST Jean Michel.

dimanche 26 octobre 2014

14/18 l'effroyable boucherie !!!! 26/10/2014

APPEL A LA RAISON...


Sous  l'égide du "Sudgoélo", Communauté de Communes de Bretagne, une série d'initiatives est envisagée pour célébrer entre le 8 et le 16 novembre 2014 "La grande guerre 14/18 ".
Expositions, conférences-débats, projections ciné et commémorations dans  les six villes de  la Comcom.
Selon la rédaction du dépliant mis à la disposition des  habitants du "Sudgoélo", cette guerre fut grande par :
la  mondialisation du conflit.
l'ampleur des  pertes humaines , militaires et civiles.
les destructions.
le croisement des combats menés comme  à l'ancien temps et  l'arrivée d'armes  aussi modernes que destructrices.
la désinvolture  des chefs pour qui leurs soldats n'ont été  que des "outils".
Si sur les trois  premiers points il n'y a  pas grand chose à redire, cent ans après  le début du conflit, en revanche,  sur les deux derniers,  les bras  m'en tombent. 
Appeler  désinvolture  le comportement de beaucoup de chefs  est proprement scandaleux; une  multitude de  généraux  n'était que des "ganaches " ivres de faire de  leurs  troupes de  la chair  à canon.
L'état major de  l'époque était si mauvais  qu'il envoya  lors des  premiers affrontements en août 14 des soldats déguisés en soldats d'opérettes  avec leurs fameux pantalons de couleur "garance" si propice  à se faire dégommer par les tireurs allemands; ces soldats n'avaient rien pour  protéger leurs têtes, pas de casques  alors que  les allemands portaient déjà  des  uniformes  propres  à se dissimuler dans  la nature; ils avaient aussi  des casques  et des  bottes.
Les français  garderont jusqu'à la guerre suivante, eux,  les fameuses  bandes molletières.
Autrement dit,  les soldats français sont partis au combat avec  les  uniformes  et le  matériel de  la guerre  précédente, celle de  1870.
Le  22 août  1914 restera pour toujours le  jour  le plus   sanglant de  toutes  les guerres  menées  par la France, 27 000 soldats français  sont morts sur  la frontière Belge.
Il a fallu attendre le  milieu de l'année  1915 pour voir des nouveaux  uniformes équiper l'armée française. 
Plus de quatre  années  à se battre dans  les tranchées sous  le commandement de généraux  plus  mauvais que  mauvais, tel a été le sort de toute  une jeunesse pour la gloire de quelques vielles badernes  comme  le général Nivelle.
Ce général à la tête  de  850 000 hommes essaya  vainement une  percée "au chemin des dames" dans  l'Aisne, offensive qui devait durer quelques  jours; elle dura en fin de compte  deux  mois  et compta  200 000 morts.
Suite  à cet échec , il fut relevé de son commandement... 
Près de cent ans après cette  horrible boucherie, les historiens ont fait la  part des choses de ces quatre années qui ébranlèrent le  monde et  la démarche du Sudgoélo procède à la recherche de la vérité sur cette période effroyable; elle permettra à son tour de  parfaire  la connaissance  pour les  jeunes générations  de ces événements majeurs de notre  histoire.
Dans  le  programme élaboré par  le Sudgoélo , il y a aussi la  projection de films célèbres comme celui, prestigieux, "Les sentiers de la Gloire " qui, contrairement à l'énoncé du document réalisé  par le Sudgoélo, n'est pas  un film muet; tout au contraire, à sa sortie en  1957, il fit un bruit assourdissant tant sa vision de  la guerre dérangeait les vieilles badernes de  l'armée  française; il restera  interdit sur les écrans  français  jusqu'en 1975!!!
Ce qui me chiffonne  dans cette  succession de  projections  à Saint Quay , ce n'est pas le choix des films  mais  le  lieu de  leurs projections.
Dans  notre ville,  nous avons sans doute  la  meilleure salle de  projection du département; le temps  n'est plus à discuter du montant de  l'investissement, il restera  pour toujours disproportionné par rapport à son potentiel de  clients.
Nombre de  films  projetés connaissent une très faible fréquentation  avec en plus la réouverture du cinéma d'Etables  cela  ne va pas s'arranger.
Alors  pourquoi avoir choisi le Centre des Congrès pour "La grande Guerre "sur grand écran???
Au centre des Congrès , l'écran* est nettement plus petit qu'au cinéma Arletty; le confort  des sièges et la vision du film n' a rien à voir avec  ce dernier, la sonorisation, n'en parlons  pas...
A Etables,  les spectateurs seront dans  une véritable salle de  cinéma et  à Saint Quay,  c'est le retour à un pis aller des années  d'avant.
C'est vraiment singulier le travail  des élus de la Communauté de Communes , en ignorant la qualité de  notre salle, il y a matière  à s'interroger sur l'efficacité  d'une telle célébration en la rejetant dans cette médiocre condition de  projections .
JOUNENT Michel.

*écran de 4 mètres par  3.

Commentaire de FOREST Jean Michel,citoyen de Saint Quay Portrieux:
ll serait effectivement temps de mettre en valeur le fait que la ville de St Quay-Portrieux, s'est dotée, certes dans les convulsions, mais tout de même, s'est dotée d'un superbe équipement de divertissement, d'enseignement et de culture.
Avec mon épouse, bénévolement depuis plus d'un an, nous distribuons toutes les semaines, affichettes et flyers des programmes de l'Arletty dans les commerces de St Quay, nous allons même renseigner l'office de tourisme de Binic et d'Etables et Plouha est aussi informée de la programmation.
Nous avons participé à l'animation que Cinéode a organisée au mois d'Octobre "Mémoires des guerres d'Indochine et d'Algérie". 
Mais j'en parlerai plus longuement plus tard.
Si l'on veut faire briller le cinéma de St Quay-Portrieux, il faut avoir plus qu'un comportement de consommateurs capricieux et le replacer dans un ensemble plus grand qui permettra de considérer le Korrigan non comme une concurrence mais comme une chance si l'on veut envisager des manifestations d'envergure.

Commentaire  de BRUHAT Bernard:
Parmi nos grands statèges, il faut aussi mentionner le général MANGIN, qui possède une statue à Paris ( !) 
Mon père, qui avait participé à la bataille de Verdun en 1916 et s'en était miraculeusement sorti avec une grave blessure, me racontait que ce sinistre personnage était surnommé par ses troupes " le boucher de VERDUN". 
Sa tactique était que, coûte que coûte, pour reprendre le fort de Verdun, il fallait envoyer des troupes complètement saoules pour maîtriser leur peur.
Résultat, le régiment de mon père ( 159 ème d'infanterie qui comptait dans ses rangs René Coty ) composé de 150 soldats au départ, était revenu à 15 de l'attaque. Sans commentaire. 
Concernant le film "les sentiers de la Gloire", je confirme que c'est un très grand film que je recommande à tous les gens reconnaissants pour les sacrifices de nos soldats de regarder . 
Il est très regrettable que les organisateurs n'aient pas choisi l'Arletty pour honorer un tel film. 
Il y aurait pu avoir polémique s'il s'agissait d'un film sur la 2 ème guerre mondiale, mais ce n'est pas le cas. 
Il est des décisions surprenantes prise par cette Communauté de Communes.
Peut-être fournira t'elle aux citoyens des explications plausibles.

Commentaire de ROQUES Denis:
Ce fut une guerre fratricide, entre deux peuples qui avaient vocation à se rapprocher, une guerre inutile, une victoire sans résultats autres qu'humilier l'ennemi et préparer le conflit suivant. 
Mes deux grand-pères ont été soldats sur le front durant ce conflit, ils ont été dans les tranchées, mais ce qu'ils ont vécu a été tellement horrible qu'ils ne me l'ont jamais raconté.

Alors, 100 ans après, hommage à ces hommes, victimes de la folie des hommes.