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jeudi 28 mai 2015

regard sur le passé 28/05/2015

DU TEMPS DE LA PARUTION
RÉGULIÈRE D'UN BULLETIN MUNICIPAL
les  Quinocéens avaient loisir de découvrir  une  multitude d'informations.
Sur un support papier, le lecteur pouvait prendre son temps pour consulter la vie  municipale, les travaux réalisés, l'état civil  et puis il y avait toujours un article  qui évoquait l'histoire de la commune.
En 1980, la  parution était annuelle et fourmillait  d'informations plus intéressantes  les unes que les autres. 
Par exemple on pouvait lire sous la  plume d'un historien Quinocéen   que  le sort des femmes bretonnes  n'était guère enviable  en 1860.
Il  nous rapportait  les faits suivants sur la commune:

"Deux bâtiments anglais viennent des  îles Jersey  et Guernesey régulièrement deux fois par semaine au Portrieux et s'en retournent , tantôt chargés de pommes de terre, tantôt de boeufs gras provenant de Cornouaille.
On cite  des  mois pendant lesquels 800 de ces animaux  ont  été ainsi expédiés pour les îles anglaises.
Des Anglais  achètent  encore, en très grand nombre, des  moutons, des cochons gras, de la volaille de toute espèce, des oeufs , du beurre, etc...
Tout cela est parfait  pour le commerce, beaucoup d'argent entre  dans  les bourses  des grands  propriétaires  et même des grands fermiers, mais  le bas  peuple  en souffre....
Comment en effet pouvoir  payer, même en été  2 F et 2.40 F le kilo de beurre et ainsi du reste???
Ce qu'il y a de  vraiment déplorable c'est que beaucoup de filles bretonnes profitent  de ces bâtiments Anglais pour passer aux îles, où elles vivent pour la plupart, en qualité  de domestiques avec des appointements supérieurs à ceux  qu'elles  perçoivent en Bretagne, mais avec la presque certitude  de perdre  les moeurs...
D'après le témoignage des Anglais, eux mêmes, le  libertinage est si grand  dans  les îles et l'autre côté de la Manche, que presque  pas une fille du commun ne se marie sans être dans un état  tristement intéressant ...
Voici le nombre  des filles  passées aux îles  par la voie du Portrieux et appartenant  au Département des Côtes du Nord:
Embarquement  des années  1856, 1857, 1858 et 1859 jusqu'au mois de novembre: 1922 jeunes filles... débarquements 1784- Différence 136.
Le Portrieux  n'est pas la seule voie que les filles  de la Bretagne  choisissent pour passer aus îles anglaises; les bâtiments  à vapeur de Morlaix et de Saint Malo leur offrent le même avantage , et celle des départements du Finistère et d'Ille  et Vilaine en profitent.
Pour ce qui  regarde  les Côtes du Nord, les communes voisines de la  mer fournissent moins de filles à l'Angleterre  que celles de  l'intérieur.

Toujours sur bulletin municipal de l'année  1980  informant sur papier  les Quinocéens, on pouvait lire que  le sort  des jeunes femmes bretonnes  cherchant du travail n'était pas sans  problème.
Au lieu d'aller  vers les anglo-normandes elles se dirigeaient sur Paris, pour leur épargner  des difficultés de tout ordre  la municipalité de Saint Quay Portrieux publiait une information  sociale bien utile.

LE SERVICE SOCIAL BRETON.
30 rue du Cotentin-75015 PARIS- Tél. 320-93-90
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Trop souvent des jeunes femmes , des jeunes filles  quittent notre région et arrivent à Paris, sans  logement , connaissent des difficultés matérielles et morales trop lourdes.
Afin de  leur venir en aide ,il existe  à Paris:
·  un centre d'accueil implanté : Gare Montparnasse où elles peuvent se renseigner.
·  un foyer  situé  à proximité  de la gare : 28, rue du Cotentin  qui fonctionne  comme centre d'hébergement  et foyer  des jeunes travailleurs.
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Voila le temps passe , 35 ans depuis  1980, mais  les  problèmes et la mobilité pour trouver un emploi persistent ...elles sont vraiment très loin les trente glorieuses.

JOUNENT Michel.

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