De grâce, Dominique Blanc aurait pu et dû nous épargner ce roman de gare.
PAS TERRIBLE, HIER, EN GESTION COMMUNALE,
il nous navre en se faisant passer,
Demain, pour un écrivain.
On
pardonnerait volontiers à
Mr Blanc son désir d'écrivain - c'est une
vanité très courante chez
l'intellectuel parisien, qu'il soit de gauche ou de droite - si le produit de
ce désir ne lui servait pas à afficher
dans le style onctueux d'une enfilade de rédactions
de premier de la classe son hautain mépris
pour le peuple, l'école laïque, et
finalement tous ceux qui ne baignent pas
dans la vérité qu'il semble être le seul à détenir.
Il y
a, selon lui, deux peuples : le vrai, celui qui mange du saucisson dans le
compartiment des trains et le faux, l'embrigadé par
les bolcheviks, toujours, sans doute, le couteau entre les dents, et les
syndicalistes forcenés.
Le salariat est méprisable,
- je rappelle, pour mémoire, qu'il est la condition de la plupart d'entre
nous -, seule est grande une activité qui
s'apparente à
une mission.
Les
concierges d'immeuble, qui ne peuvent être que
portugaises, sont ridicules ( Mr Blanc n'a pas du lire "L'Elégance du Hérisson"
) .
Pour
l'enseignement public, on est déjà à peu près fixé sur ce que pense l'auteur à son propos quand on lit la quatrième de
couverture : " C'est le temps ( le temps de la jeunesse d'Augustin ) de l'éducation stricte et de l'expression dogmatique de la
foi qui côtoient un enseignement public influencé par un marxisme triomphant ".
A l'intérieur du bouquin, quelques méchants coups de pattes : "Les journées d'hiver passées au
lycée paraissaient interminables. Dans les salles de
classes surchauffées sous des lumières
lugubres, le combat contre l'ennui était démesuré." ; ou cet
autre : " il ( Augustin) passa
beaucoup de temps à
creuser l'idée qu'il convenait de faire quelque chose de grand. Il
avait pensé
à l'enseignement.
Mais l'éducation nationale pouvait-elle être sauvée
?"
Et évidemment dans tout le chapitre intitulé "Enseignement" où on nous présente
les enseignants de l'école publique comme des "Otages de parti pris évidents". Monsieur Blanc a oublié où il a appris à lire, écrire et compter, à moins que son école
primaire ait été celle des Jésuites ou autres ordres religieux.
Quant à la vision de l'humanité selon
"Claire Augustin Dominique Blanc", je pense qu'elle est contenue dans
le chapitre "Songe".
Nous sommes des brebis qui nous blessons en
recherchant " l'herbe rare des sommets" mais : "La brebis tombe
dans les bras du berger en croix, et se laisse envelopper dans un manteau ample
de soie rouge que l'humidité de la brume n'a pas
refroidie. La brebis est régénérée par la caresse de la soie sur le corps blessé au sang purifié."
Chacun appréciera les images et la parabole.
Je
n'oublie pas non plus qu'on nous refait le coup de "L'Immaculée Conception", chapitre " Semence" et
que le bon docteur décédé et père d'Augustin se
fait "chapitrer" par le Bon Dieu lui-même
pour ses expériences faites de son vivant avec le pharmacien sur la
création in vitro ( chapitre "Demeure" ).
Sans
doute pour "Augustin Dominique" une manière de réprouver
les recherches génétiques actuelles.
Bref,
tout cela tient plus du délire que d'un chef d'œuvre
littéraire, un délire que
Mr Blanc aurait mieux fait de laisser sur le divan d'un psychanalyste ou chez
son confesseur.
A ce
propos, certains lecteurs ont remarqué le thème récurrent des mouches
dans les pages de Mr Blanc.
Par
curiosité, je suis allé voir
l'article "mouche" dans le dictionnaire des symboles.
Je vous en
livre un petit extrait :
"
Sans cesse bourdonnantes, tourbillonnantes, mordantes les mouches sont des êtres insupportables. Elles se multiplient sur la
pourriture et la décomposition, colportent les pires germes de maladies
et défient toute protection : elles symbolisent une
incessante poursuite.
C'est en ce sens qu'une ancienne divinité syrienne, Belzébuth,
dont le nom signifierait étymologiquement le seigneur des mouches, est devenu le
prince des démons.
D'autre
part la mouche représente le pseudo homme d'action, agile, fébrile,inutile et revendicateur : c'est la mouche du
coche dans la fable, qui réclame son salaire,
après n'avoir fait qu'imiter les travailleurs."
D'aucuns
verront, peut-être, dans les descriptions ci-dessus la figure cachée de "Claire Augustin".
FOREST Jean Michel.
PS: Pour se nettoyer de la pollution d'un tel livre, je conseille
d'aller relire Bernanos, un vrai bol d'air, une jouvence, une résurrection.
Commentaire d'Indigné 22 410 sur le "nanar" de D. Blanc "Entre hier et demain "
"Merci à
Monsieur Forest de nous donner envie de ne pas lire ce livre que nous n'avions,
déjà, pas envie d'acheter !
Mais quel en
est donc le titre, au fait ? Il n'a pas osé "La Gloire de mon Maire"
quand même !!!