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lundi 15 juin 2015

respect de l'usage des deniers publics 15/06/2015

RESPECT DU DROIT, 
RIGUEUR FINANCIÈRE  
ET AUTRES BILLEVESÉES ...

Dans  un contexte de fiscalité devenue insupportable, les français jugent sévèrement les dérives de  leur  premier Ministre (voyage  privé pour  15 000 € ) ou d'un haut fonctionnaire  (dépenses  personnelles pour   30 000 € de frais de  taxi ).
A Saint Quay Portrieux, l'affaire de la librairie du port aura coûté  35 000 € au contribuable  sans compter  les  loyers impayés, cela ne passe  pas  non plus.
Certes  il existe une certaine acceptation des institutions  pour dire que  la gabegie financière est  tolérable.
C'est la faute  à personne- Pas de sanction.
Saisi du dossier , le  contrôle de  la  légalité a estimé que  la théorie des  actes  détachables permettait de rendre  ineffectives les conséquences  de  l'arrêt du Tribunal Administratif de Rennes du  10/07/2014, qui annule  l'achat  par la commune  des murs d'un fonds de commerce en difficulté
Singulière conception de  la légalité  qui nie  l'autorité de  la chose  jugée et  méconnaît  la jurisprudence  du Conseil d'Etat.
Dans deux décisions  de  principe ( Société OPHYS , 21 février  2011- arrêt du  4 juillet 2012) le Conseil d'Etat a considéré  que seul un vice régularisable pouvait donner  lieu au maintien du contrat et qu'à défaut  de régularisation celui -ci devait  être considéré  comme résilié.
Dans  l'affaire de  la  librairie du port, le T A de Rennes a considéré  "qu'une telle  opération n'entre pas dans  le champ d'application de l'Article L 1511-3 du Code  Général des Collectivités Territoriales défini par le dernier alinéa de  l' Article L1511-2, qu'il y a  lieu pour ce  motif de  l'annuler ".
Si les  mots ont un sens, c'est " l'opération" dans sa globalité qui a été annulée et non pas un acte  prétendument "détachable".
Les choses sont claires, l'irrégularité est d'une  particulière gravité et ne  peut être régularisée, ce que personne  n'envisage de faire au demeurant.
"Le  principe de  maintien du contrat ne  peut être  appliqué car  l'annulation de  l'opération ne  peut être surmontée" selon les termes  mêmes du Conseil d'Etat.
Par ailleurs  l'intérêt général ne  peut être invoqué  dans cette affaire .
Il ne s'agit  que de défense d'intérêts économiques privés, comme  l'a rappelé  le T A de Rennes .
Dans ces conditions  et  conformément  à la jurisprudence du Conseil d'Etat, le contrat  doit
être résilié.
En application de  l'article 2 224 du Code Civil, le juge du contrat peut être saisi d'une action  dans  un délai  de  5 ans  afin d'en constater  la nullité.
Ajoutons  pour faire  bonne  mesure que  le contrat initial de vente est formellement  incorrect, l'ancien  maire agissant en tant que notaire a  omis de signer  l'acte .
Celui-ci  n'est donc pas  un acte authentique et cette irrégularité  affecte le bien-fondé de  l'acte de vente.
Cette affaire est exemplaire  d'une action citoyenne dont le bien fondé  a été reconnu  par la justice administrative.
La chose jugée  doit être respectée et le contribuable  ne doit pas être  lésé d'un seul centime d' €uro. 

ROCFORT Michel. 
extrait du jugement du TA de Rennes en date du  10/07/2014

NB: ce mercredi 17 juin 2015, Gérard Lambotte Maire de Saint Quay Portrieux (2001/2008) a rencontré à sa demande, le Secrétaire  Général de la Préfecture  des Côtes d'Armor.
Le sujet en discussion a tourné principalement autour de  la revente de la boutique du quai de  la République et de la théorie des actes détachables.
G.Lambotte lui a remis une copie de  l'expertise  publiée ci-dessus. 

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