O TEMPORA ! O MORES!*
Une nouvelle fois "La presse d'Armor", en présentant la construction d'une nouvelle caserne de pompiers à Saint Quay, s'arrange avec la réalité et participe à une forme de désinformation.
Il n'est pas inutile de rappeler que sous l'ancienne mandature de la Communauté de Communes du "Sudgoélo"(2001/2008), un projet a été initié par le SDIS** et le Conseil Général pour unifier le service de secours.
Les casernes de Binic et d'Etables sur mer étaient dans un état déplorable, la caserne de Saint Quay Portrieux n'était pas dans cette situation.
Elle nécessitait seulement une mise aux normes pour la désinfection des ambulances, ces travaux financés par le SDIS 22 et le Conseil Général s'élevaient à 400 000 €.
Le Président de la Communauté de Communes d'alors, en présentant le projet d'une caserne unique aux représentants des communes, démontrait "l'ardente obligation" d'une telle proposition.
Il s'agissait d'améliorer sensiblement les conditions d'intervention des pompiers et de créer de meilleures conditions de travail et d' hébergement de ces derniers.
Le Conseil Général et le SDIS ont organisé des visites de nouvelles casernes, ils ont procédé à des études à partir de deux logiciels successifs et cela a donné lieu à de multiples réunions de travail.
• Le premier logiciel n' a pas convaincu les élus de la CDC*** sur la localisation de la nouvelle caserne.
Par ailleurs, il était discuté des conditions financières de participation des uns et des autres; du SDIS, du Conseil Général et de la CDC... les communes étant exemptées de financement.
On se rappelle de la réaction des différentes communes du "Sudgoélo".
• Les communes de Lantic et Tréveneuc n'ont émis aucune réserve et aucun souhait particuliers.
• Pour la ville de Plourhan, son maire, Loïc Raoult, par ailleurs vice-Président du Conseil Général et ayant eu des responsabilité au SDIS, était très favorable au projet de caserne unique.
• Pour Etables sur mer, la municipalité s'est divisée sur la localisation de la caserne sur son territoire, M Eric Dahlquist, à la fois Président de la CDC et membre du conseil municipal, prônait une implantation à la hauteur de la chapelle Notre Dame d'espérance, l'autre partie du conseil contestait ce choix.
• Pour Binic, le maire, Yvon Batard, envisageait dans un premier temps le rattachement de sa commune au centre de secours de Pordic, cette possibilité a été repoussée de même que sa seconde proposition qui était déjà une antenne de secours à Binic. Devant le refus de sa deuxième proposition , M Batard, avec résignation, avait accepté la localisation d'une caserne unique et communautaire sur le territoire d'Etables sur mer sous la condition quelle ne soit pas implanté au delà de la chapelle.
• Quant à Saint Quay Portrieux, la commune, par le biais de ses représentants à la CDC, était d'accord pour la construction de la caserne sur le territoire d'Etables, à la condition que le financement soit totalement inscrit au budget de la CDC. Ces demandes ont été acceptées et les crédits inscrits. L'intérêt de la commune était de récupérer les locaux de l'actuelle caserne pour y loger l'ensemble des services techniques de la ville.
Ce problème de la construction d'une caserne unique a été l'un des enjeux des campagnes municipales 2008.
Ce sont les opposants au positionnement près de la chapelle à Etables qui ont, en 2008, gagné les élections à Etables , de son côté, M Eric Dahlquist a connu la défaite.
Aujourd'hui, où en sommes-nous???
M le maire de Plourhan, Loïc Raoult, est devenu le Président de la CDC "Sudgoélo" .
M Christian Urvoy, ami politique de M Raoult, a remplacé Yvon Batard.
Les communes de Saint Quay Portrieux, Tréveneuc et Lantic ont changé de majorité et à Etables sur mer, les opposants à l'implantation retenue sont devenus les dirigeants de la municipalité.
Depuis, on a assisté dans cette affaire à de nombreux retournements d'attitudes.
• M Urvoy, maire de Binic, a obtenu, comme son prédécesseur le voulait, la construction d'une antenne de secours près de la piscine du "Goélys" attenante au nouveau bâtiment abritant les services techniques.
• A Etables, le positionnement de la caserne sur son territoire ne se pose plus, le projet de caserne unique étant abandonné.
• A Saint Quay Portrieux, suite à tous ces revirements, la ville ne récupère pas les locaux pour y implanter ses services techniques.
Au sujet des services techniques quinocéens, une implantation théoriquement envisageable sur une extension de la ZA de Kertugal se heurtera aux difficultés de trouver des terrains pour stocker les matériaux des services techniques et au coût considérable de ce transfert.
La municipalité de Saint Quay dirigée par M Blanc accepte cette restructuration conduisant à l'agrandissement de la caserne pour 1 468 000 € HT.
A cette somme, il ne faut pas oublier les 400 000 € HT déjà consacrés à la construction de l'antenne de secours binicaise.
L'inconvénient Numéro 1 de cette solution est l'extension de ce service et son enclavement dans un quartier pavillonnaire et c'est surtout son accès compliqué à la D 786.
Deux questions demeurent:
• le financement des travaux sont-ils entièrement à la charge de la CDC et n'y a t'il pas une participation des communes???
• La propriété de la caserne est-elle transférée au département ou reste-elle à la ville, cette question a été posée lors de la précédente mandature et ses représentants s'étaient farouchement opposés a ce transfert de propriété.
Quand n'est il aujourd'hui ???
La question de savoir qui restera propriétaire de la nouvelle caserne n'est pas innocente.
L'extension se fait sur un terrain communal, s'il y a une cession des bâtiments au SDIS et d'un terrain pour l'extension, la ville de Saint Quay ne pourra jamais plus récupérer ces derniers.
Le maire de Plourhan a renoncé au projet d'une caserne communautaire, il défendait pourtant cette idée lors de la précédente mandature de la CDC.
Pour Saint Quay, la ville, quelque soit la suite, devait perdre la propriété des locaux et la municipalité devra envisager le transfert onéreux des services techniques sur un autre site.
Vers la ZA de Kertugal, certes, les lots ne sont toujours pas occupés mais cet espace financé par des fonds régionaux n'a pas vocation à accueillir les services techniques de la ville.
La Communauté de Communes a pris son temps pour faire aboutir la rénovation des services de secours.
Parti sur trois anciennes casernes, par une réflexion intense, les élus ont caressé le projet d'une caserne unique; comme il est plus facile de faire compliqué que simple ,on est aujourd'hui par une dépense de 1 868 000 € HT à se retrouver avec une caserne et une antenne de secours.
Pour ceux qui pensent encore que la communauté de commune existe pour mutualiser et diminuer les dépenses, qu'ils se rassurent ou s'inquiètent ...ce n'est pas pour demain.
La communauté de commune est et reste pour des élus un enjeu de pouvoir, l'intérêt général est trop souvent oublié et fait place plus que de raison à l'intérêt politique de tel ou tel élu.
JOUNENT Michel
* autre temps! autres moeurs!
** Service départemental d'incendie et de secours.
*** Communauté de Communes.
1 commentaire:
merci de rappeler ce gâchis
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