Pages

mercredi 15 novembre 2017

une histoire Quinocéenne, le 15 novembre 2017

SILENCE SUR NOTRE PATRIMOINE LOCAL...
POURQUOI ???

Au XVIIIème siècle, pour faire face aux raids anglais sur les côtes de Bretagne et plus particulièrement dans la baie de Saint Brieuc , la Convention ordonna la construction  de batteries d'artillerie.
Elles étaient originales  parce que construites auprès  des fours à boulets.
En 1794, les boulets  sont rougis à partir d'un système ingénieux et ils permettaient éventuellement d'incendier les ponts en bois et les voilures  des bateaux ennemis .
Les ports de Saint Brieuc , de Daouet, de Binic et d' Erquy étaient protégés des intrusions intempestives anglaises par  trois batteries dans la partie basse de la baie: celle d'Erquy, celle de la  pointe du Roselier à Plérin et celle de Saint Quay Portrieux.
Entre le Cap d'Erquy et la batterie de Saint Quay la distance est  de  26 km environ  et entre celle du roselier et  Saint Quay la distance  qui les séparait  est de  14 km.
La portée  du tir oscillait entre  1 500 et  3 000 mètres, les vestiges en bon état des deux premières batteries sont encore visibles pour les  promeneurs, la batterie de Saint Quay,  elle, est installée dans  une  propriété privée et elle est très peu visible à partir du GR 34.
Sur le four  à boulets de Saint Quay on peut noter qu'il reste encore présent un  canon de 36*.
La maçonnerie du four , le canon,  son affût  et les serveurs de la pièce d'artillerie étaient à la charge des populations riveraines , c'était ce moyen de défense la propriété  des  populations environnantes , aujourd'hui c'est devenu par le temps, une  propriété privée, singulière destinée pour ce patrimoine.
Selon l'histoire, la batterie de Saint Quay n'aurait tiré que deux de ces boulets rougis sur une frégate anglaise , les progrès  dans l'industrie militaire avec le chargement  des obus par la culasse,  les canons rayés  et les bateaux aux coques  métalliques ont conduit au déclassement des  fours  à boulets en 1865.
Dans notre commune, de nombreuses demeures construites fin du XVIIIème siècle sont magnifiquement restaurées et donnent au quartier du Portrieux  un certain charme, pour les passants curieux de  l'histoire de la ville rien n'apparaît quant à l'histoire de ce quartier jadis de pêcheurs,  aucune inscription, aucun panneau  , rien sur les demeures d'armateurs , rien sur les maisons à cour fermée  et quand au four à boulets sur la propriété de "La Priauté "  il est enseveli sous les ronces et sous la mémoire locale.
C'est vraiment dommage que cette partie de  l'histoire de notre commune soit occultée à la différence des communes de Plérin et d'Erquy .
Avec un responsable de la culture départementale  à la mairie cet oubli devrait pouvoir bientôt se dissiper surtout après la visite de groupe du GR 34 de ce samedi  18 novembre.      

JOUNENT Michel.

*canon de  36, boulet de  17.6 kg et d'un  diamètre  de 174.8 mm.
  canon de 24, boulet de  11.7 kg et d'un diamètre de  152.2 mm.
  canon de  12, boulet de  5.8 kg et d'un diamètre de  120.7 mm.


coupe d'un four à boulets.

Aucun commentaire: