regard sur les films projetés au cinéma (3) 14/05/2014

MIROIR DU CINÉMA QUINOCÉEN.

chronique sur la programmation du cinéma "ARLETTY"

Il est des films tapageurs qui savent attirer le public et où tout le monde sort contents après avoir bien ri, ce doit être le cas de «  Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu » et après tout, tant mieux pour les salles qui se retrouvent bénéficiaires de leur exploitation … 

Mais il est des films plus discrets, qui attirent moins les foules, ils sont pourtant bien rafraîchissants, guère ennuyeux, de plus ils font rêver d’un monde meilleur, le temps de la projection, on y croit, on y est … « My sweet Pepper Land »qui, l’an passé, avait été sélectionné à Cannes dans la section « Un certain regard » (« compétition parallèle pour un cinéma atypique qui vise à récompenser des réalisateurs peu connus en offrant une aide à la distribution en France ») AlloCiné ) fait partie de ceux-là …

Cela se passe dans la toute nouvelle région autonome du Kurdistan irakien, où les kurdes, nation à cheval sur trois Etats ( La Turquie, l’Irak et l’Iran ) ont chèrement gagné, depuis la chute de Saddam Hussein, un début d’Etat …

Et justement, dans ce nouvel « Etat », il faut faire régner la loi, pas celle traditionnelle des anciennes familles tribales et de leurs caïds vivant de trafics quelque peu malhonnêtes , mais celle d’un Etat moderne, qui reconnaît le droit à l’éducation des enfants et l’émancipation entière des femmes …

Le miracle du film, c’est que pendant sa durée nous croyons que c’est possible …

Nous nous identifions à ce commandant kurde qui n’accepte pas les compromissions et abat le caïd obscurantiste.

Nous aimons cette institutrice qui se libère de la loi ténébreuse de son père et des frères.

Nous approuvons ce commando de jeunes femmes kurdes venant de Turquie qui tue un à un les hommes qui souhaitent que les femmes restent sous la loi rétrograde des mâles …

Nous aimons enfin ce commandant et cette institutrice qui choisissent de s’aimer librement hors des traditions familiales, celles qui imposent un mari ou une femme à leurs enfants, et ceux-ci n’ont rien à dire … 

Et c’est un cri dans la montagne, cri par lequel les amants quoique séparés se reconnaissent qui clôt le film , cri comme l’espoir qu’enfin une vie libre est possible …

Une sorte de western plein d’humour féroce et d’optimisme signé par un réalisateur irakien d’origine kurde Hiner Saleem …

Un film qui tombe bien au moment où l’on apprend que des groupes armés peuvent enlever des jeunes filles pour les vendre comme esclaves, ou les marier de force.

Il faut savoir aussi que «le crime d’honneur » se pratique encore et que la justice de certains pays choisit souvent de pudiquement fermer les yeux.

On sait aussi que dans nombre de pays le sort des filles n’est guère enviable puisqu’on leur refuse le droit à l’éducation, au travail, qu’on ne leur demande que soumission … 

A l’Arletty le Vendredi 16 Mai 2014 à 18h30 et Dimanche 18 Mai à 20h45

FOREST Jean Michel.

Commentaire d'Alain Proviste:
vu au journal de13h sur TF1 ce jour 
http://videos.tf1.fr/jt-13h/2014/le-festival-de-cannes-a-castelmaurou-8419227.html
Cinéma - 2min - à 13h40
Le festival de Cannes a débuté mercredi soir. Alors une petite salle de cinéma de Haute-Garonne s'est amusée au même moment à organiser son propre "festival de Cannes" pour fêter son anniversaire.
Source vidéo : Le festival de Cannes… à Castelmaurou
Ce Cinéma de moins de 200 places est géré par une association de 40 bénévoles qui se relaient pour le faire fonctionner .
St Quay aurait largement pu faire la même chose .Cela aurait fait une animation sympa.
Apparemment nous ne sommes pas en manque de passionnés.