«JE NE PEUX PAS OUBLIER LA GUERRE.
JE LE VOUDRAIS.
JE LE VOUDRAIS.
Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et
brusquement, je la revois, je la sens, je l’entends,
je la subis encore.
Et j’ai peur. Ce soir est la fin d’un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue
toute rousse.
On va couper les blés.
L’air, le ciel, la terre sont immobiles
et calmes. Vingt ans ont passé.
Et depuis vingt ans, malgré
la vie, les
douleurs et les bonheurs, je ne suis pas lavé de la guerre »
Un de ces hommes, un de ces paysans, au visage aujourd’hui buriné par
le temps.
Un de ceux convoqués
par la Patrie pour maintenir l’ordre et pacifier dans nos anciens départements de l’autre
rive de la Méditerranée.
Un de ceux qui ne sont pas fiers d’avoir vu ce qu’ils
ont vu, ou fait, là bas,
ou pire pas fait de ce qu’ils estiment aujourd’hui qu’ils auraient dû
faire.
Non ce n’est pas un de ceux-là, c’est Jean Giono, et ils ne parlent pas
de la guerre d’Algérie
mais de celle de 14-18.
Et je peux continuer le parallèle.
« Je
suis sûr de n’avoir tué personne.
J’ai fait toutes les attaques sans
fusil, ou bien avec un fusil inutilisable. ( Tous les survivants de la guerre
savent combien il était facile avec un peu de terre et d’urine de rendre un Lebel pareil à
un bâton).
Je n’ai pas honte, mais, à
bien considérer ce que je faisais, c’était
une lâcheté.
J’avais l’air d’accepter. Je n’avais pas le courage de dire : « Je ne pars pas à
l’attaque. » Je
n’ai pas eu le courage de déserter.
Je n’ai qu’une seule excuse : c’est que j’étais jeune. Je ne suis pas un lâche.
J’ai été
trompé
par ma jeunesse et
j’ai été
également trompé
par ceux qui
savaient que j’étais jeune. Ils étaient très exactement renseigné. Il savaient que j’avais
vingt ans.
C’était inscrit sur leurs registres.
C’étaient des hommes, eux, vieillis,
connaissant la vie et les roublardises, et sachant parfaitement bien ce qu’il faut dire aux jeunes hommes de vingt ans pour leur faire
accepter la saignée »
C’est à
peu près, ce que j’ai entendu dans le film d’Emmanuel Audrain ou dans la salle après la projection.
le réalisateur Emmanuel Audrain menant le débat d'après film .
Par contre à voir
ce qui se passe aujourd’hui en Afrique, au Moyen Orient, et même en Europe mais un peu plus loin à
l’Est et ce qui s’y
est passé dans
cette Europe dans les dernières années du XX ème siècle en ex-Yougoslavie, je ne peux qu’acquiescer à cette
autre citation, elle est cette fois de Pierre Schoendoerffer, un de ceux qui
nous a guidés pour ce mois thématique à l’Arletty :
« Il
y a deux vérités.
Et une est horrible ! …
Je ne comprends pas bien, quelles vérités ? …
« La
Vérité des hommes …
vous savez bien !…
Celle que nous tétons avec le lait de notre mère … Celle
que mon père a essayé
de m’inculquer.
Celle de Bouddha, de votre Christ …
Celle qu’on devine, qu’on
cherche, qu’on espère, qu’on désire … La
beauté !…
Celle des enfants
justement … l’amour. L’amour, c’est ça la Vérité !
… »
Vous avez dit qu’il
y en avait deux ?
« Le
secret de notre nature. Secret de polichinelle !
L’homme est un tueur. Voilà
l’autre vérité.
Un tueur, un tueur abject. C’est la vérité. »
Les citations de Giono sont extraites de « Refus d’Obéissance », celle de Pierre Schoendoerffer de
son avant dernier livre :
« Là-haut,
Un roi au dessus des nuages. »
FOREST Jean Michel.
Commentaire de Forest Jean Michel à l'adresse de ceux qu'ils ne veulent plus entendre parler du passé:
Soit , mais marcher vers l'avenir sans avoir appris à analyser le passé c'est comme marcher sur un fil d'équilibriste avec les yeux bandés ...
Et puis l'avenir, à y regarder d'un peu près, ce n'est pas une valeur à laquelle se fier sans réflexion ... Au fond, ne penser qu'à l'avenir, c'est se rendre incapable de lire un livre ...
Un pays d'illettrés et d'incultes, un ravissement pour les pouvoirs qui ne demandent qu'à devenir totalitaires avec l'assentiment des électeurs et électrices.
Comme ils devaient être pleins d'avenir les printemps arabes .... !
Et aujourd'hui, que sont-ils devenus ?
Commentaire de Forest Jean Michel à l'adresse de ceux qu'ils ne veulent plus entendre parler du passé:
Soit , mais marcher vers l'avenir sans avoir appris à analyser le passé c'est comme marcher sur un fil d'équilibriste avec les yeux bandés ...
Et puis l'avenir, à y regarder d'un peu près, ce n'est pas une valeur à laquelle se fier sans réflexion ... Au fond, ne penser qu'à l'avenir, c'est se rendre incapable de lire un livre ...
Un pays d'illettrés et d'incultes, un ravissement pour les pouvoirs qui ne demandent qu'à devenir totalitaires avec l'assentiment des électeurs et électrices.
Comme ils devaient être pleins d'avenir les printemps arabes .... !
Et aujourd'hui, que sont-ils devenus ?