RÉGULIÈRE D'UN BULLETIN MUNICIPAL
les Quinocéens avaient loisir de découvrir une multitude d'informations.
les Quinocéens avaient loisir de découvrir une multitude d'informations.
Sur un support
papier, le lecteur pouvait prendre son temps pour consulter la vie municipale, les travaux réalisés, l'état
civil et puis il y avait toujours un
article qui évoquait l'histoire de la commune.
En 1980, la parution était annuelle et fourmillait d'informations plus intéressantes les unes que les autres.
Par exemple on
pouvait lire sous la plume d'un historien
Quinocéen que le sort des femmes bretonnes n'était guère enviable en 1860.
Il nous rapportait les faits suivants sur la commune:
"Deux
bâtiments anglais viennent des îles
Jersey et Guernesey régulièrement deux
fois par semaine au Portrieux et s'en retournent , tantôt chargés de pommes de
terre, tantôt de boeufs gras provenant de Cornouaille.
On cite des
mois pendant lesquels 800 de ces animaux
ont été ainsi expédiés pour les îles
anglaises.
Des Anglais achètent
encore, en très grand nombre, des
moutons, des cochons gras, de la volaille de toute espèce, des oeufs ,
du beurre, etc...
Tout cela est
parfait pour le commerce, beaucoup
d'argent entre dans les bourses
des grands propriétaires et même des grands fermiers, mais le bas
peuple en souffre....
Comment en effet
pouvoir payer, même en été 2 F et 2.40 F le kilo de beurre et ainsi du
reste???
Ce qu'il y a
de vraiment déplorable c'est que
beaucoup de filles bretonnes profitent
de ces bâtiments Anglais pour passer aux îles, où elles vivent pour la
plupart, en qualité de domestiques avec
des appointements supérieurs à ceux
qu'elles perçoivent en Bretagne,
mais avec la presque certitude de
perdre les moeurs...
D'après le
témoignage des Anglais, eux mêmes, le
libertinage est si grand
dans les îles et l'autre côté de
la Manche, que presque pas une fille du
commun ne se marie sans être dans un état
tristement intéressant ...
Voici le
nombre des filles passées aux îles par la voie du Portrieux et appartenant au Département des Côtes du Nord:
Embarquement des années
1856, 1857, 1858 et 1859 jusqu'au mois de novembre: 1922 jeunes
filles... débarquements 1784- Différence 136.
Le
Portrieux n'est pas la seule voie que
les filles de la Bretagne choisissent pour passer aus îles anglaises;
les bâtiments à vapeur de Morlaix et de
Saint Malo leur offrent le même avantage , et celle des départements du
Finistère et d'Ille et Vilaine en
profitent.
Pour ce qui regarde
les Côtes du Nord, les communes voisines de la mer fournissent moins de filles à l'Angleterre que celles de l'intérieur.
Toujours sur
bulletin municipal de l'année 1980 informant sur papier les Quinocéens, on pouvait lire que le sort des jeunes femmes bretonnes cherchant du travail n'était pas sans problème.
Au lieu
d'aller vers les anglo-normandes elles
se dirigeaient sur Paris, pour leur épargner
des difficultés de tout ordre la
municipalité de Saint Quay Portrieux publiait une information sociale bien utile.
LE
SERVICE SOCIAL BRETON.
30
rue du Cotentin-75015 PARIS- Tél. 320-93-90
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Trop souvent des
jeunes femmes , des jeunes filles
quittent notre région et arrivent à Paris, sans logement , connaissent des difficultés
matérielles et morales trop lourdes.
Afin
de leur venir en aide ,il existe à Paris:
·
un centre d'accueil implanté : Gare Montparnasse
où elles peuvent se renseigner.
·
un foyer
situé à proximité de la gare : 28, rue du Cotentin qui fonctionne comme centre d'hébergement et foyer des jeunes travailleurs.
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Voila le temps
passe , 35 ans depuis 1980, mais les
problèmes et la mobilité pour trouver un emploi persistent ...elles sont
vraiment très loin les trente glorieuses.
JOUNENT Michel.
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