Lu dans le journal Sud-Ouest
du 25/01/2020.
le Conseil d’État rend un avis très sévère sur la
réforme.
Saisi le 3 janvier, le Conseil
d'État n'a disposé que de trois semaines pour rendre son avis sur les deux
projets de loi (organique et ordinaire), que le gouvernement a en outre
modifiés à six reprises durant cette période.
Le Conseil d’État estime ne pas
avoir eu le temps de « garantir au mieux la sécurité juridique » de
la réforme des retraites, selon un avis publié vendredi, l’institution
déplorant aussi les « projections financières lacunaires » du
gouvernement et un recours aux ordonnances qui « fait perdre la visibilité
d’ensemble ».
Saisi le 3 janvier, le Conseil d’État n’a
disposé que de trois semaines pour rendre son avis sur les deux projets de loi
(organique et ordinaire), que le gouvernement a en outre modifiés à six
reprises durant cette période, ce qui « ne l’a pas mis à même de mener sa
mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir
au mieux la sécurité juridique de l’examen auquel il a procédé »,
estime-t-il.
Une « situation d’autant plus
regrettable » qu’il s’agit d’une réforme « inédite depuis
1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir (…) l’une des
composantes majeures du contrat social », ajoute la plus haute juridiction
administrative française, dans ce document publié sur le site Légifrance.
Projections
financières lacunaires.
Un avis sévère, qui n’épargne pas l’étude
d’impact accompagnant les deux textes : la première mouture était
« insuffisante » et même une fois complétée, « les projections
financières restent lacunaires », en particulier sur la hausse de
l’âge de départ à la retraite, le taux d’emploi des seniors, les
dépenses d’assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux.
Le Conseil d’État pointe également le choix de
recourir à 29 ordonnances, y compris « pour la définition d’éléments
structurants du nouveau système de retraite », ce qui « fait perdre
la visibilité d’ensemble qui est nécessaire à l’appréciation des conséquences
de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa
conventionalité ».
Celle portant sur la « conservation à 100%
des droits constitués » au moment de la bascule entre le système actuel et
le futur « système universel » est jugée « particulièrement
cruciale », à tel point « qu’en l’absence d’une telle
ordonnance » la réforme « ne s’appliquera pas » aux
personnes nées à partir de 1975.
Enfin, l’engagement de revaloriser
les enseignants et des chercheurs via des lois de programmation est condamné à
disparaître du texte car « ces dispositions constituent une injonction au
gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la
Constitution ».
C'est mal barré pour les futurs retraités...
JOUNENT Michel, retraité à taux plein à 60 ans.
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