Sur l'occupation de Saint Quay Portrieux... et sur la représentation hollywoodienne de la guerre de 39/45 au près Mario le long de ce Week end.Montrer le souvenir en uniforme des soldats en habits de 1940 est fort de café, ce fut en mai 1940 la défaite la plus honteuse de l'armée française et après avoir déclaré la guerre à l'Allemagne en septembre 139 subit ensuite la drôle de guerre, les nazis en moins de un mois détruire l'armée française et malgré la ligne Maginot et la stratégie aventureuse de ses généraux cela se termina à Dunkerque.
Bref, il n'y avait pas grand chose à magnifier de notre armée la plus forte de l'Europe avant la guerre et quant au débarquement les français n'étaient que 177 sous le commandement anglais .
Juin 1940
Mercredi 19 juin. Tous les habitants sont sur les dents, sur le pas de leur porte ou errant dans les rues. Les blessés envahissent les artères principales de Saint-Quay-Portrieux et les abords de la plage. Aucune discipline : c’est une véritable Cour des Miracles. Tout le monde est en quête de nouvelles et veut en savoir plus long que son voisin. On est à l’écoute de la radio. Le bureau de poste est fermé, ainsi que les boîtes aux lettres. Le courrier ne part ni n’arrive. Nous avons un avant-goût de l’occupation. On a vu les premiers soldats allemands à Saint-Quay-Portrieux : un motocycliste qui roulait en direction du sémaphore et un autre qui traversait la grande rue à toute allure, vers Plouha.
Hier au soir, à l’heure où se formait le gouvernement Pétain qui abandonne lâchement la lutte, nous avons écouté sur l’antenne de Londres le message revigorant que le général de Gaulle, en mission dans la capitale anglaise, adressait aux Français. Il invite tous les officiers et les soldats à se joindre à lui pour la résistance.
Jeudi 20 juin. Je stationne avec un groupe d’amis devant la terrasse du Saint Quay Bar pour capter les dernières nouvelles que diffuse à 18H15 la radio anglaise. La foule est dense et commente passionnément les évènements. Presque tous espèrent que le gouvernement rejettera les conditions d’armistice du Reich.
Soudain une pétarade de moteurs éclate et en ouragan défilent devant nous : une auto militaire allemande, une motocyclette et quatre side-cars, mitrailleuses braquées sur les deux rives de la route. Dans la voiture, outre le chauffeur, deux officiers allemands et un lieutenant français, servant d’otage, qui fait piteuse figure. J’ai le cœur affreusement serré. Ce défilé m’a coupé l’appétit.
Samedi 22 juin. Ce matin je rencontre le professeur Guyot qui m’annonce l’information que voici : « Heureuse nouvelle, que je tiens de la bouche du maire, M. Delpierre : Saint Quay ne sera pas occupé. Les Allemands se sont installés à Etables, qui est le chef-lieu de canton. »
Le désordre est grand parmi les blessés qui remplissent les hôpitaux de Saint Quay. Ils n’obéissent plus aux ordres de leurs chefs et passent leur temps à déambuler dans les rues ou à stationner devant les hôpitaux.
Dimanche 23 juin. Le pronostic de M. Guyot ne s’est pas réalisé : aujourd’hui sont arrivés à Saint Quay, par camions, environ cent cinquante soldats « vert-de-gris », qui ont été casernés à l’Hôtel Celtic. Les Allemands ont préféré Saint Quay à Etables.
Désormais nous ne serons plus entre nous, nous les croiserons à tout bout de chemin. Nous serons épiés et surveillés. Quant à M. Guyot il les aura pour voisins. Les premières mesures de l’occupation sont appliquées. Nous sommes soumis à la juridiction allemande et il serait vain de protester. La circulation en ville est limitée de 04h30 à 22h00, l’heure de l’Europe Centrale en avance d’une heure sur la nôtre est instaurée, l’horaire des restaurants et cafés est réglementé. Enfin, l’écoute des postes de radio dans des lieux publics est strictement prohibée.
Mercredi 26 juin. Nous sommes coupés du monde extérieur. Nous vivons comme en plein Moyen-Age. Les soldats allemands prennent possession du pays. Ils envahissent les rues, les cafés et aussi la grande plage de Saint Quay.
Saint-Quay-Portrieux est occupée. Le cafard sévit. J’en suis atteint au suprême degré et souffre cruellement du désœuvrement. Je pleure. Arnaud Collin, texte librement adapté du Journal d’Ambroise Got.
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