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vendredi 15 août 2014

regards sur les films projetés au cinéma (6 ) 15/08/2014

MIROIR SUR LE CINÉMA QUINOCÉEN.


Chronique sur la  programmation du cinéma "ARLETTY".
par jean Michel Forest.


L'Arletty a projeté jeudi 14 Août deux films qui, certainement, chacun dans leur genre, feront date dans l'histoire du cinéma.

"Le Conte De La Princesse Kaguya"  de Isac Takahata, déjà créateur du magnifique " Tombeau des Lucioles", est un chef d' œuvre d'animation.
On comprend que nos peintres impressionnistes aient été influencés par les artistes japonais. Ici chaque plan regorge de beauté, le trait est une épure, les couleurs sont aimables et douces, la nature suggérée est celle de la bonté.
Pourtant toute l'histoire inspirée d'un conte populaire est emprunte de tristesse.
Ceux qui s'aiment sont séparés, beaucoup s'agitent pour des choses vaines, enfin un jour, il faut oublier ce "doux royaume de la terre"...
On espère que dans les semaines à venir d'autres projections de cette œuvre seront programmées.

"Winter Sleep", de Nuri Bilge Ceylan, Palme d'Or à Cannes, cette année, est lui aussi, un grand moment de cinéma. Cinéma théâtre, mais avec ce que la caméra peut apporter de plus à la pièce qui s'entend sous nos yeux : la possibilité d'un coup d'élargir le champ de vision, de sortir d'un angoissant huis clos entre deux personnages, dans cet hôtel Othello, pour nous offrir en des plans très larges l'immensité des fabuleux paysages anatoliens.
J'ai personnellement été séduit par la qualité de la photographie, qu' il s'agisse d'ailleurs des intérieurs ou des extérieurs, la netteté de l'image du premier au dernier plan est remarquable, je crois qu'Orson Wells a été un des premiers à accorder autant de soin à la profondeur de champ.
Comme lui, le réalisateur turc apporte un soin tout particulier à la construction de ces plans, il faut regarder, encore regarder les images qu'il nous offre à voir, tous les détails comptent dans la construction du sens, pas seulement les dialogues.
Et puis je suis sûr que chacun fera son miel des diverses évocations contenues dans le film en fonction de ses référents personnels : certains se souviendront de Bergman, d'Antonioni, d'autres entendront Tchekov, Shakespeare, Dostoïevski, moi j'ai un moment pensé aux derniers moments de Tolstoï, à un autre moment aux adaptations que Robert Bresson a fait d'oeuvres de Bernanos et à son émouvant " Au hasard Balthazar".
L'Andantino de la sonate de Schubert, joué par Alfred Brendel, sonate qu'on entend à certains moments forts du film, rajoute une grande émotion à l'esthétique parfois glacée des images. Bref, un chef d'œuvre.

FOREST Jean-Michel

A l'Arletty en VO ( et non en VF comme c'est indiqué sur les flyers ) le samedi 16 août 17h30 ; le dimanche 17 à 16h30 ; le lundi 18 à 20h ; le mardi 19 à 15h15

Commentaire de BRUHAT Bernard:
Félicitations à Mr Forest pour ses choix.
Ces deux films sont d'une grande qualité. 
J'approuve également ses propositions de projection des 3 films pour commémorer cinématographiquement la première guerre mondiale.
Ce sont des films d'un haut niveau.
Cela nous changera des conneries que la direction du cinéma Arletty nous propose. C'est triste de vouloir tirer les populations vers le bas uniquement pour faire du fric. Déjà que la France est au 25 ème rang européen en terme d'éducation.
Ces programmations ne vont pas améliorer le niveau.
Un jour, on s'en mordra les doigts ! 

1 commentaire:

Bernard bruhat a dit…

Félicitations à Mr Forest pour ses choix. Ces deux films sont d'une grande qualité.
J'approuve également ses propositions de projection des 3 films pour commémorer cinématographiquement la première guerre mondiale. Ce sont des films d'un haut niveau. Cela nous changera des conneries que la direction du cinéma Arletty nous propose. C'est triste de vouloir tirer les populations vers le bas uniquement pour fazire du fric. Déjà que la France est au 25 ème rang européen en terme d'éducation. Ces programmations ne vont pas améliorer le niveau. Un jour, on s'en mordra les doigts !